Dans les lieux de travail et les environnements éducationnels d’aujourd’hui, l’accessibilité est passée d’une simple note de bas de page à une attente centrale. Les organisations reconnaissent désormais que l’accessibilité implique la création d’espaces au sein desquels chacun peut pleinement participer, et non une simple exigence légale.
Lorsque l’accessibilité est discutée dans les médias, la majorité d’entre nous pense aux sous-titres. Ces outils sont primordiaux pour les personnes sourdes ou malentendantes, mais ne répondent pas aux besoins des personnes sourdes-aveugles, qui présentent une perte de l’audition et de la vision. C’est dans ces cas que la transcription descriptive entre en jeu.
Qu’est-ce qui rend une transcription « descriptive »?
La différence entre une transcription classique et une transcription descriptive réside dans le contexte et l’exhaustivité.
Une transcription descriptive est bien plus qu’une simple trace écrite de mots parlés. Elle capture les éléments sonores non verbaux, le ton de l’intervenant, les sons d’arrière-plan et le contexte visuel à l’écrit. Pour les personnes sourdes-aveugles, la transcription descriptive est un outil d’accessibilité important, car elle peut être lue par l’intermédiaire d’une plage en braille reliée à un lecteur d’écran, par exemple. Cela permet de rendre le contenu audiovisuel accessible lorsque ni les sons ni les images ne sont utilisables.
Les avantages s’appliquent également pour d’autres personnes :
- les publics aveugles et malvoyants obtiennent un accès aux descriptions des éléments visuels;
- les apprenants neurodivergents peuvent relire et traiter les informations à leur propre rythme;
- les personnes apprenant une autre langue peuvent renforcer leur vocabulaire et leur compréhension;
- les entreprises améliorent leur découvrabilité, puisque les moteurs de recherche indexent les transcriptions.
Comment peut-on créer une transcription descriptive?
La bonne nouvelle est que la création de transcriptions descriptives n’est pas nécessairement une tâche accablante. Grâce à un flux de travail clair, le processus peut être répété, modifié et adapté à différents types de contenus.
Étapes fondamentales
- Commencez par une transcription standard. Transcrivez le texte des dialogues en utilisant des processus humains ou automatisés.
- Ajoutez les détails non verbaux. Décrivez les sons, la musique et les éléments visuels, y compris le texte à l’écran.
- Rédigez pour un rendu en braille. Dans vos descriptions, utilisez un langage clair et concis, qui fournit les détails essentiels dont le public a besoin pour comprendre ce qui se passe, sans décrire toute la scène. Par exemple, privilégiez « Une femme se tient debout derrière un podium sur lequel se trouve un micro » à « Une femme brune portant des lunettes sur le haut de sa tête se tient debout derrière un podium sur lequel se trouve un long micro flexible ».
- Révisez pour vous assurer de l’exhaustivité. Assurez-vous que rien d’essentiel ne manque, tel qu’un son qui se produit hors champ.
Les entreprises peuvent sous-traiter ce travail ou se développer une expertise en interne. La clé est de garder à l’esprit que vous rédigez principalement pour les publics sourds-aveugles, tout en offrant de la valeur aux autres publics.
Note sur les différentes méthodes d’accès pour les utilisateurs sourds-aveugles
Toutes les personnes sourdes-aveugles ne lisent pas le braille. Certaines se basent sur les grandes impressions, la langue des signes tactile, le langage protactile ou les technologies vocales en fonction de leur vision ou audition résiduelle. Les transcriptions descriptives restent primordiales, car elles créent une trace écrite flexible qui peut être adaptée au format de communication préférable pour l’individu.
Les transcriptions descriptives en action
Voici un exemple de transcription descriptive issue d’un webinaire de formation d’entreprise, dans lequel la vidéo montre un responsable accueillant les collaborateurs à une session de formation sur la diversité.
Voici un extrait d’une transcription descriptive de la présentation de notre fondatrice et présidente Céline Imbaud lors de la conférence GALA 2025, appelée « L’IA ne sauvera pas votre entreprise… Avez-vous essayé d’être humain? »
Extrait de transcription descriptive
Scène d’ouverture : une musique entraînante commence.
Une femme se tient debout derrière un podium sur lequel se trouve un micro. Derrière elle, un grand écran affiche ce texte :
GALA 2025 Montreal
The Language of Business
The Business of Language
13-15 April 2025
Céline : « Faire preuve d’authenticité et de vulnérabilité, c’est le signe d’un bon leadership. Contrairement à ce que vous pouvez penser, il ne s’agit pas d’une faiblesse. »
Visuel : Le texte des sous-titres apparaît à l’écran en grandes lettres blanches. Chaque mot est surligné en violet, à mesure que Céline parle.
Céline : « C’est une force. »
Visuel : Le texte des sous-titres apparaît à l’écran.
Visuel : La vidéo s’estompe et devient monochrome avec une teinte violette. Le titre « Gala 2025 Conference » apparaît à l’écran en avant de la vidéo.
Visuel : Un nouveau texte apparaît à l’écran :
Soapbox Session
« AI Won’t Save Your Business… Have you Tried Being Human? »
Céline Imbaud, fondatrice et présidente d’ITC Global
Visuel : Sur la gauche de la vidéo, une femme portant une chemise blanche et munie d’un micro se tient debout à l’avant d’une salle de conférence. Elle porte un badge autour du cou, portant le nom Cassandra. Sur la droite de la vidéo, une autre femme portant un t-shirt à rayures orange se tient debout derrière un podium sur lequel se trouve un micro.
La musique s’arrête.
Cassandra : « Laissez-moi vous présenter notre prochaine intervenante, Céline Imbaud. »
Visuel : La caméra se tourne vers la femme derrière le podium et fait un zoom avant.
Technologies et innovations dans le domaine des transcriptions descriptives
Les outils disponibles pour la création et la fourniture de transcriptions descriptives évoluent rapidement, ce qui est une bonne nouvelle pour les entreprises souhaitant étendre leur accessibilité. Bien que les technologies ne résolvent pas tous les défis, elles ont rendu les transcriptions plus rapides à produire, plus faciles à partager et plus adaptables aux différents besoins des utilisateurs.
L’une des innovations les plus importantes est le terminal braille. Ce petit appareil électronique se connecte à un ordinateur, à une tablette ou à un téléphone et traduit le texte à l’écran en braille tactile en temps réel. Pour les utilisateurs sourds-aveugles qui s’appuient sur le braille, les transcriptions descriptives peuvent être transmises via un lecteur d’écran au terminal, leur permettant ainsi de suivre ligne par ligne. Cela leur donne davantage d’indépendance lorsqu’ils accèdent à des vidéos de formation, à des réunions ou à des annonces publiques.
Les outils de transcription alimentés par l’IA représentent un autre domaine de progrès. Ces plateformes peuvent générer une ébauche de transcription du contenu oral en quelques minutes. Bien que ces outils n’incluent pas nécessairement le détail descriptif requis pour une accessibilité complète, ils fournissent aux rédacteurs humains un point de départ pratique. Ce modèle hybride, l’automatisation associée à la révision par un expert, peut faire gagner du temps et des ressources aux entreprises, tout en répondant aux exigences en matière d’accessibilité.
Des avancées ont également été réalisées en ce qui a trait à la livraison multiplate-forme. Les transcriptions descriptives peuvent désormais être intégrées directement dans les systèmes de gestion de l’apprentissage, les intranets d’entreprise ou les lecteurs vidéo. Certaines sociétés les fournissent sous forme de fichiers texte téléchargeables sur les sites de partage de vidéo externe, tels que YouTube, alors que d’autres les rendent accessibles via des portails sécurisés. Cette flexibilité signifie que les utilisateurs peuvent choisir comment ils souhaitent consommer le contenu, que ce soit sur un terminal braille, à travers une version zoomée du texte à l’écran ou avec l’aide d’un interprète en langue des signes tactile.
Conformité et responsabilité
L’accessibilité est aussi bien un engagement envers l’équité qu’une exigence légale, et les transcriptions descriptives jouent un rôle critique pour y répondre, en offrant un accès équivalent aux utilisateurs sourds-aveugles.
Au Canada :
Loi canadienne sur l’accessibilité : Cette loi oblige les organisations réglementées par le gouvernement fédéral, telles que les banques, les fournisseurs de services de télécommunications et les entreprises de transport, à identifier, à éliminer et à prévenir les obstacles à l’accessibilité.
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes : Le Conseil exige des radiodiffuseurs et des fournisseurs de services qu’ils rendent leurs émissions accessibles aux personnes handicapées. Bien que l’attention se porte principalement sur les sous-titres et les descriptions de la vidéo, les transcriptions sont également reconnues comme un moyen efficace d’accessibilité.
Règles pour l’accessibilité des contenus Web : Le gouvernement fédéral canadien et plusieurs provinces font référence aux Directives pour l’accessibilité des contenus Web dans leurs exigences en matière d’accessibilité numérique. Les WCAG incluent explicitement les transcriptions descriptives comme alternative médiatique pour les enregistrements audio et vidéo (critère de succès 1.2.3).
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