Le b.a.-ba des mémoires de traduction
Les logiciels de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) sont des outils qui permettent aux traducteurs de travailler plus efficacement, tout en améliorant la cohérence terminologique des documents ou corpus qu’ils traduisent. Ces logiciels, qui utilisent des bases de données appelées « mémoires de traduction », ne peuvent toutefois pas être assimilés à des outils de traduction automatique tels que Google Traduction. En effet, à l’inverse de ces derniers, la traduction est toujours effectuée par un professionnel, et non par un logiciel, ce qui garantit une meilleure qualité de la traduction finale.
La traduction est toujours effectuée par un professionnel, et non par un logiciel, ce qui garantit une meilleure qualité de la traduction finale.
Mais comment fonctionnent ce type de logiciels ? Pour chaque phrase traduite dans le cadre d’un projet, l’outil enregistre, dans la mémoire de traduction, la phrase d’origine ainsi que sa traduction. Lors des projets suivants, si le logiciel détecte une phrase qui a déjà été traduite, il suggère automatiquement la traduction utilisée auparavant. Le traducteur doit alors déterminer si cette traduction est adaptée au nouveau contexte et, s’il décide que c’est le cas, il peut l’ajouter d’un simple clic. C’est ce que l’on appelle des « segments à 100 % ».
Le logiciel sait également identifier toute phrase similaire (mais pas identique) à une phrase déjà traduite, dans la limite d’un certain pourcentage de similarité. Il présente alors au traducteur une suggestion partielle de traduction, que ce-dernier devra adapter au nouveau texte source. Ces segments sont appelés « fuzzies » (analogies partielles).
Pour mieux comprendre ce processus, imaginons que la phrase ci-dessous ait déjà été traduite :
« The cat is orange. » = Le chat est orange.
Lors d’un projet ultérieur, la phrase suivante apparaît :
« The cat is black. »
La mémoire de traduction repèrera, dans ce cas, la similarité entre les deux phrases, et proposera au traducteur la traduction enregistrée (en indiquant bien qu’il ne s’agit que d’une analogie partielle) :
The cat is black. = Le chat est orange.
Il est évident que le dernier mot de la phase traduite n’est pas correct et devra être modifié. Toutefois, au lieu d’avoir à traduire (et retaper) la phrase en entier, cette fonction permettra au traducteur d’avoir seulement à remplacer « orange » par « noir ». Un gain de temps considérable ! Cette façon de procéder permet également aux linguistes de s’assurer que le reste de la phrase, qui est identique à un projet précédent, est traduit de la même manière.
La mémoire de traduction intervient de plusieurs façons au cours du projet de traduction. Le logiciel de TAO l’utilise pour analyser le fichier et identifier les 100 % et les fuzzies. Il établit alors un rapport qui liste les pourcentages correspondants, afin d’assister le gestionnaire de projet dans la planification des ressources nécessaires. Il est également possible de demander au logiciel de pré-remplir la traduction des phrases qui sont déjà présentes dans la mémoire. C’est ce que l’on appelle la pré-traduction. Ainsi, tout est prêt pour le traducteur, qui n’aura plus qu’à utiliser le logiciel comme expliqué plus haut.
Au fur et à mesure qu’il traduit le texte, les segments sont également ajoutés « en temps réel » à la mémoire de traduction. Celle-ci pourra ensuite être envoyée au relecteur pour référence. Une fois le projet terminé, la mémoire de traduction est mise à jour avec la version finale des fichiers, puis sauvegardée pour les prochains projets du client. Quand l’occasion se présentera, la mémoire pourra ainsi utiliser les 100 % et les fuzzies des projets précédents afin de garantir la cohérence des traductions. Les mémoires de traduction sont donc des outils précieux, couramment utilisés par les professionnels de la traduction.
Leave a Reply
Want to join the discussion?Feel free to contribute!