« Le petit nicolas » en arabe maghrébin

Le 3 octobre 2013 est parue, en France, la traduction en arabe maghrébin de la série littéraire de jeunesse imaginée par René Goscinny. L’initiative vient de l’éditeur Aymar de Châtenet et de Dominique Caubet, professeur à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris, qui a encadré l’ensemble de cette traduction en acceptant de relever le défi qu’elle constituait.

L’objectif de cette initiative est de montrer qu’il est possible de traduire des œuvres populaires dans ces langues trop souvent stigmatisées car assimilées uniquement à des dialectes.

Cette traduction est principalement destinée aux familles ayant grandi en France, dont les parents parlent l’arabe maghrébin et souhaitent transmettre cette langue à leurs enfants, par un biais aussi ludique qu’inattendu. Elle s’adresse également à tous les amateurs de Goscinny et de cette langue aux trois variantes (algérienne, marocaine et tunisienne).

Le Petit Nicolas version Maghreb est composé de neuf histoires (trois en marocain, trois en algérien et trois en tunisien). Deux versions sont proposées : l’une se lit de droite à gauche, en alphabet arabe, et l’autre de gauche à droite en écriture latine.

L’objectif de cette initiative est de montrer qu’il est possible de traduire des œuvres populaires dans ces langues trop souvent stigmatisées car assimilées uniquement à des dialectes.

L’entreprise n’a toutefois pas été simple. La traduction en arabe écrit avec l’alphabet latin a été la plus difficile à effectuer: « L’arabe maghrébin n’a pas d’orthographe précise et n’est pas reconnu comme une langue écrite. », explique Dominique Caubet.

« Pour traduire le livre, on s’est inspiré du langage ‘Facebook’ utilisé de plus en plus, et on a employé trois chiffres, le ‘7’ pour ‘ﺡ’, le ‘3’ pour ‘ﻋـ’ et le ‘9’ pour ‘ﻗـ’. »

Une belle consécration pour cette langue, pourtant utilisée quotidiennement, qu’aucun Etat ne reconnaît à l’exception de la France.

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