Un traducteur au bout du fil

Certaines associations de traduction ont été créées pour recruter des interprètes capables d’établir une conversation avec des individus non francophones. Les principaux clients de ces associations sont les hôpitaux, les pompiers, le Samu et surtout les services sociaux.

ISM Interprétariat est une structure de ce type. Leur lot quotidien : des journées interminables où les téléphones qui n’arrêtent pas de sonner. En effet, peu de concurrents sont présents sur le marché de la télé-interprétation.

Jean-Baptiste François, journaliste, nous rapporte un témoignage :

« Au bout du fil, ce matin, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) de Marseille, qui appelle pour une traduction urgente à effectuer en albanais. Une téléopératrice consulte alors, sur son écran, la liste des interprètes disponibles. En quelques minutes, elle trouve une personne en mesure d’assurer la traduction depuis son domicile, situé à Strasbourg.

Au même moment, une assistante sociale de Mâcon souhaite dialoguer avec un Arménien ; le centre de protection maternelle et infantile du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) cherche à se faire comprendre d’une femme turque ; et l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de Paris demande à l’association un interprète en soninké, une langue parlée par plus de 2 millions de personnes en Afrique de l’Ouest. « Ça n’arrête jamais ! », commente le Directeur de la structure, Aziz Tabouri. »

Pour preuve : ISM interprétariat a effectué, en 2012, pas moins de 83 939 traductions par téléphone !

Toutefois, l’association est proche de la faillite : ses charges sont en constante augmentation et la demande est très variable. « Aujourd’hui, alors que nous n’arrivons plus à occuper pleinement nos salariés arabophones ou turcophones, nous devons recruter des interprètes roumains, russes, albanais, géorgiens ou tchèques », explique Aziz Tabouri.

Si les langues demandées varient, les besoins dans le domaine restent toutefois permanents. Pour permettre à ces associations de survivre, étudiants, bénévoles et stagiaires vont bientôt devoir être recrutés, au risque de diminuer la qualité des prestations fournies.

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