ENTRETIEN AVEC ROLAND PETIOT

Découvrez notre entretien avec Roland Petiot de l’association Docteur Clown. Il nous parle de l’émergence du métier de clown hospitalier.

QUEL IMPACT A EU L’ÉMERGENCE DU MÉTIER DE CLOWN HOSPITALIER ?

Il y a 25 ans, quand a commencé à l’hôpital, on était on va dire « toléré ». On ne pouvait y aller que les après-midis. Les clowns c’était pour faire de l’animation, c’était pour distraire les enfants mais c’était à peine toléré. Il a fallu se battre pour aller dans les hôpitaux. Maintenant on est intégré dans les équipes.

Clown hospitalier on se dit : « c’est l’enfant ». La cible, c’est l’enfant. Non. C’est vrai que la cible principale ça peut être l’enfant mais il ne faut jamais oublier qu’il y a aussi les parents qui sont là, les parents, les grands-parents, la fratrie et le personnel.

Quand le personnel travaille dans la gaieté, dans la joie, l’humain il est là. On détend tout le monde et on tisse des liens et on rapproche l’enfant et le personnel. On dit que nous on est dans le prendre soin. On prend soin des gens à l’hôpital, donc là on est au cœur de l’humain. Si vous venez maintenant dans un hôpital tel que l’HFME par exemple à Lyon, tous les jours il y a quelque chose, il y a des musiciens, etc. Les blouses roses, on fait des activités, il y a des éducateurs et tout. On peut faire beaucoup de choses à l’hôpital.

Ce n’est plus l’endroit où il ne fallait pas faire de bruit. Nous on fait du bruit. On fait du bruit dans les couloirs, on arrive à faire des batailles d’eau, les choses… il y a de tout. On a bousculé tout le carcan de l’hôpital. On a tellement l’impression de, pas d’être important, ce n’est pas ça, on n’est ni indispensable ni important mais d’apporter quelque chose et du bien-être. Et puis nous on y prend du plaisir. Si on ne prenait pas le plaisir à jouer, à faire des tours de magie, à faire de la musique, etc. On aurait arrêté.

Pour nous c’est vraiment même si c’est épuisant de faire une journée à l’hôpital, c’est tellement enrichissant humainement. Je pense que c’est difficile de s’arrêter.

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